Essor de la téléradiologie
La télé-interprétation a démarré pour interpréter des radios non interprétées d’hôpitaux dans des déserts médicaux, elle accompagne actuellement aussi les urgences vitales en imagerie de nombreux CHU Français. La gamme de services offerte varie significativement, allant de la téléradiologie d’urgence 24 h/24, 7 j/7 à l’activité programmée, en passant par la coordination de l’activité avec des radiologues de proximité, illustrant ainsi la capacité d’adaptation des opérateurs aux besoins spécifiques de chaque établissement requérant. Le positionnement de l’offre, l’expertise de l’équipe médicale, composée de centaines de radiologues, de même que la qualité du support technique et administratif sont les piliers des organisations de téléradiologie. Compte-tenu du rôle sociétal dans la permanence de soins, la téléradiologie doit être organisée par une communauté médicale de taille significative.
L’expansion de la télé-interprétation a été encadrée par une réglementation stricte soucieuse de cybersécurité, garantissant la qualité des soins, la sécurité des patients et la confidentialité des données : la vérification des agréments, associée à la surveillance de la sécurité des échanges et des partages de données de santé à caractère personnel.
La téléradiologie intègre en routine les référentiels et les services socles relatifs à la télémédecine et au numérique en santé établis par l’Agence du numérique en santé (ANS). L’opérateur de téléradiologie assure à l’établissement de santé requérant que son système d’information est conforme à la doctrine du numérique en santé lorsqu’il se connecte au RIS de l’établissement. Cette conformité est cruciale pour ne pas rompre le standard de cybersécurité requis sur l’ensemble de la chaîne d’alimentation des documents de sortie.
Le service quotidien rendu aux établissements de santé publics couvre 3 dimensions médico-technico-réglementaire :
• Réglementaire : seul un radiologue avec un diplôme français ou un radiologue qui dispose d’une équivalence de diplôme peuvent interpréter un examen. l’image transite en une fraction de seconde de l’établissement émetteur au radiologue interpréteur
• Réglementaire : la propriété des données d’imagerie est celle du centre car le centre facture pour le scanner, IRM et mammographie un supplément d’archivage à la CPAM (YYYY600). Le réseau de télé-interprétation ne conserve pas les examens au-delà de 3 mois.
• Réglementaire : toutes les infrastructures répondent à un cahier des charges normés et une certification d’Hébergement de Données de Santé (HDS)
• Réglementaire : les données personnelles sont traitées dans le cadre des cahiers des charges de la CNIL. L’anonymisation des données sanctuarise la confidentialité des dossiers patients. Sous réserve du consentement du patient, mis en place digitalement sur le réseau, les données anonymisées peuvent être exploitées à des fins de recherche clinique ou développement d’applicatif d’intelligence artificielle en respect du cahier des charges de la CNIL.
• Technique : tous les systèmes font l’objet d’investissement massif en cyber sécurité et RGPD
• Technique : audit préalable à la connexion des établissements partenaires, avec un travail conjoint mené avec les directions du système d’information des CH et GHT
• Médical : le médecin qui signe l’examen, porte le risque médical de son diagnostic autant que quand il est devant un patient
• Médical : la gestion de la permanence de soins, nécessite des outils et des post-traitements à grande échelle
La télé-interprétation sauve des vies quotidiennement sur des examens en permanence des soins notamment les AVC et suspicions d’embolie pulmonaire. Elle fluidifie le parcours patient sur les examens programmés. Il s’agit d’une réalité médicale pour les établissements accompagnés. Les organisations existantes sont efficientes et apportent une réponse concrète à l’interprétation des examens en nuit profonde. Il existe des coopérations éprouvées en imagerie médicale entre la métropole et les DOM-TOM, permettant de jouer sur les fuseaux horaires… l’examen lui, ne prenant qu’une fraction de seconde en transit.
Concernant notre réseau TeleDiag, il s’agit d’un des 4 principaux opérateurs en France. TeleDiag a choisi de se rassembler au sein de France Imageries Territoires dès le démarrage en 2019 du réseau, pour rester maitre de son projet médical compte-tenu de la pression des acteurs européens et opérateurs de téléconsultation. La radiologie libérale est peu concernée par la téléradiologie exceptée la délégation de la permanence de soins. La tendance va s’accélérer ces prochaines années car les sous-jacents sont les mêmes que la croissance de ces 10 dernières années à l’hôpital ; à savoir le manque de temps radiologue par effet du numerus clausus.